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Le Concerto Brandebourgeois n°1 BWV 1046 

La partition est un concerto da caccia. Le terme fait référence à l’instrument baroque, sorte de hautbois de chasse mais sans l’agressivité qu’on peut lui supposer. Les deux cors jouent parfaitement ce style et ces rythmes heurtés. Trois mouvements composent la partition. Le premier est un concerto grosso à part entière avec ses blocs d’instruments qui se répondent les uns aux autres. L’Adagio qui suit met en relief la complémentarité des cordes, d’une part, puis des hautbois et du basson, d’autre part et enfin des cors. C’est assurément le caractère italianisant qui domine avec de nombreuses ornementations. Le final met en valeur le violino piccolo. L’atmosphère pastorale, le rythme doucement appuyé combine à la fois l’idée du raffinement et une source plus paysanne.

Le Concerto Brandebourgeois n°2 Trompette 

Violoncelles et clavecin assurent le continuo. L’Allegro est une page parfaitement italienne – héritière des concertos de Corelli -, mais révélant un dialogue de plus en plus complexe. La trompette doit se fondre dans des timbres qu’elle domine sans conteste en temps normal. L’Andante au caractère intimiste, sorte de sonate ravissante, est oublieuse de la trompette. Celle-ci lance le final Allegro assai, d’une virtuosité plus remarquable encore que dans le premier mouvement. Les dialogues interrompus, jeux de fugue, imitations d’orchestre entraînent la formation dans une expression de plus en plus exaltée.

Le Concerto Brandebourgeois n°3 Un défi instrumental

Il est composé uniquement pour cordes : trois violons, trois altos, trois violoncelles, et basse continue. Les déséquilibres entre les pupitres peuvent intervenir à tout moment : un vrai défi instrumental. Dans l’Allegro initial, on reconnaît l’influence de l’écriture de Vivaldi.à l’élan général du mouvement et u choix de confier successivement à chaque famille d’instrument une partie soliste. Le second mouvement est réduit à une quinzaine de secondes. S’agit-il d’un “mouvement” ? Ce ne sont que deux accords joués “adagio” qui donnent une respiration et assurent l’équilibre à l’ensemble de la partition. Le final débute sur l’interrogation du dernier accord, dans un tourbillon de notes, une sorte de perpetuum mobile. Dans la gigue, les trois parties des violoncelles sont réunies à l’unisson afin d’accentuer la détermination des basses et de laisser les autres pupitres se heurter, se chamailler, organiser leur propre destinée.

Concerto brandebourgeois n°4  BWV 1049

Au concerto “traditionnel”, qui associe plusieurs instruments, est aussi combiné le concerto “moderne” qui assure la prima voce au violon.  Après l’introduction qui met en valeur les deux flûtes, le violon s’impose avec virtuosité dans l’Allegro. Le mouvement lent, Andante, est une sarabande au caractère dramatique. Dans cette danse apparut au XVIe siècle et aux origines orientales, on note que les parties des deux flûtes sont écrites pour provoquer un effet d’écho. Le final, Presto, s’ouvre par une fugue. Le carcan d’un contrepoint apparemment sévère se résorbe progressivement dans l’esprit d’un divertissement. L’écriture des basses est d’autant plus subtile que les trois instruments concernés ne sont pas réunis sous une seule portée.

Le Concerto Brandebourgeois n°5 Clavcin

Le soliste déploie une impressionnante cadence dans le premier mouvement. Bach espérait séduire les autorités berlinoises en vue d’obtenir un poste. En vain… Outre le clavecin, l’œuvre est composée pour flûte traversière, violon principal, violon, alto et violoncelle. La flûte et le violon jouent un rôle éminent, ce qui confère à l’œuvre également le statut de concerto grosso ou de triple concerto.

L’Allegro apparaît ainsi d’une grande fluidité et d’un parfait équilibre. Le charme de la mélodie estompe en grande partie la sévérité de l’écriture. Le style “galant” s’impose et le clavecin offre une impressionnante cadence conclusive. Bach réalisa au moins deux versions de celle-ci, augmentant considérablement les difficultés techniques. L’Affetuoso en si mineur réunit les trois solistes. Il privilégie le chant sur un rythme immuable.

Le final, Allegro, est une gigue pleine de vie. La virtuosité est pétillante, dans le style français si prisé à l’époque. Une fois encore, Bach a le souci de séduire d’éventuels employeurs.

Le Concerto Brandebourgeois n°6

C’est ici un jeu de danses qui éclaire d’une manière différente le tissu polyphonique des cordes. Rappelons que Bach, outre le clavecin et le violon, jouait aussi de l’alto. Les instruments forment des paires et c’est moins la dimension orchestrale qui prévaut dans l’Allegro que la densité expressive d’une formation de chambre. Toutes les possibilités de timbres sont éprouvées grâce à de grandes phrases qui autorisent des variations permanentes sur les tonalités, les modulations, les cadences… L’Adagio méditatif s’offre le luxe d’un matériau réduit, un simple trio aux courbes sinueuses, comme s’il fallait reposer l’esprit et les poignets des interprètes avant le finale. Celui-ci, Allegro, est bâti sur un rythme de gigue. Les couplets semblent rebondir sur les canons de doubles croches, chaque pupitre se répartissant ainsi la relance des pas comme s’il s’agissait d’un perpetuum mobile. Il est probable que cette œuvre ait été composée avant les autres. Certains musicologues avancent même la date de 1713.

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